La crise sanitaire a été un véritable déclencheur de tensions familiales. Le fameux adage « diviser pour mieux régner » aura trouvé ici son incarnation la plus concrète. Mais derrière la politique, des questionnements plus profond s’opèrent : quelles sont les valeurs qui comptent à nos yeux ? Où se situe la ligne rouge à ne pas dépasser ? Et doit-on faire une croix sur des relations proches au nom de ces valeurs ? J’apporte ici un éclairage autour d’une réflexion personnelle.
Les désaccords justifient-ils une rupture avec notre entourage proche ?
Depuis le début de la crise, j’ai des désaccords réguliers avec une partie de mon entourage. Ces désaccords se sont accentués avec l’arrivée du fameux pass.
Au-delà du clivage vax/anti-vax, ce sont maintenant deux systèmes de valeurs qui s’opposent.
La question est donc la suivante : comment gérer la relation avec un entourage proche qui ne partage plus nos valeurs ?
Faut-il arrondir les angles pour préserver la relation ?
Ou au contraire engager une rupture suite à un point de non retour ?
C’est une question dont la réponse est propre à chacun.
Tout dépend de la place que vous accordez à la valeur « liberté »
Tout dépend de la place que vous accordez à la valeur « famille » (ou toute valeur relationnelle)
Et bien sûr, tout dépend de la profondeur du lien qui existe entre vous et les intéressés.
Pour ma part, j’ai coupé les ponts avec des personnes avec qui la relation n’était pas solide. La crise a tout simplement joué le rôle d’accélérateur dans cette rupture.
J’ai réussi à être dans l’écoute avec d’autres personnes avec qui des désaccords existent, mais avec qui le dialogue reste grâce à une empathie réciproque.
Le dernier cas de figure concerne les personnes de mon entourage proche avec qui je ne partage plus les mêmes valeurs et dont la vision du monde est totalement différente :
– On peut certes faire abstraction du sujet, mais si quand on a un besoin d’être authentique comme c’est mon cas, cette option reste difficile.
– On peut couper la relation, mais quand il s’agit de vos parents, ce n’est pas toujours évident.
– On peut mettre la relation en pause pour digérer, sans pour autant fermer la porte à un rapprochement futur.
Pour ma part, j’ai choisi de tempérer mon agressivité envers ces personnes, sans engager une rupture radicale, car je sais qu’elles ne me veulent pas du mal. En revanche, le fait de ne plus partager les mêmes valeurs ni la même vision du monde a laissé une cicatrice qui finira peut-être par disparaître…reste à savoir quand.
Mais heureusement, tout désaccord n’est pas voué à l’échec de la relation !
Comment maintenir des relations familiales saines et solides en temps de crise ?
Relations familiales : le rire pour désamorcer la crise
Il y a quelques jours, j’étais chez mon oncle et ma tante en Bretagne.
Évidemment, le sujet coco est venu sur la table.
Et sans surprise, nous ne partageons pas les mêmes regards sur la vaccination (comme c’est le cas avec les 3/4 des personnes avec qui j’interagis)
Mais notre échange était vraiment constructif :
– Ils m’ont expliqué pourquoi ils se sont fait vacciner (de même que mes neveux et nièces) : possibilité de voyager, retour à une vie normale….
– Je leur ai expliqué pourquoi j’ai décidé de ne pas le faire : santé personnelle, traitements alternatifs existants, illusion qu’on va nous foutre la paix…
Bien sûr, ils ont d’abord brandi l’argument de l’immunité collective, et de l’irresponsabilité des soignants qui ne le faisaient pas.
Mais en leur exposant un autre point de vue, ils ont commencé à réfléchir et comprendre mon regard sur la crise et la vaccination contre le Covid.
Le soir à table, nous arrivions même à plaisanter sur le sujet, moi-même en faisant beaucoup d’auto-dérision.
Et c’est comme ça qu’on va s’en sortir !
En brisant la glace, en cassant le mur qu’on essaye de nous construire pour nous monter les uns contre les autres.
Si vous fréquentez ou rencontrez des personnes qui ne partagent pas votre point de vue sur la crise sanitaire mais que le dialogue est possible, échangez !
Ne voyons pas l’autre comme un ovni ou pire, un ennemi.
Si les citoyens ne se divisent plus, nous aurons gagné la bataille !
Les valeurs pour se reconnecter à l’essentiel de la relation
Ma grande-tante, 86 ans. Un grand modèle de sagesse, d’ouverture d’esprit et de résilience.
Malgré des gros problèmes de santé à répétition depuis des années, elle a toujours réussi à s’en sortir alors qu’on ne lui donnait pas long feu.
Elle suit mes aventures depuis quelques années sur les réseaux sociaux et connaît mes points de vues pas toujours nuancés sur de nombreux sujets sans les juger.
Si je ne suis pas religieuse, j’admire sa foi.
Si je ne suis pas vaccinée, elle comprend mon choix.
Si le monde est en panique, elle garde son sang-froid
Si je suis peu nuancée, elle est toujours là.
Conclusion : comprendre l’autre pour apaiser la relation
Il y a quelques semaines, je discutais avec mes parents du sujet épineux du vaccin.
Mon père a choisi de se faire vacciner car il croit en la science et uniquement en la science.
Il croient en nos institutions et à la neutralité de nos médias.
De mon côté, je crois en la science mais pas seulement :
– Je crois en la médecine naturelle
– Je crois en la spiritualité et en l’univers.
Ce triple système de croyance me permet de relativiser les informations que je reçois sur la crise sanitaire.
C’est ce système de croyance multiple qui me fait dire que la vaccination pour ce virus n’est pas faite pour moi.
A l’instar de valeurs personnelles, ou bien d’une culture politique, le système de croyance est un prisme subjectif qui guide nos décisions.
Alors quand nous voyons quelqu’un qui veut se faire vacciner, ou qui défend la vaccination comme solution pour se débarrasser du virus, accueillons son point de vue à l’aune de cette réflexion.
Car nous prenons bien nos décisions selon notre système de croyance
Cela nous permettra de mieux comprendre les raisons qui l’animent et évitera ainsi des discussions conflictuelles et énergivores.
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