Depuis plus d’un an et demi de crise sanitaire (et politique), nous vivons une guerre de l’information. Il est ainsi devenu très difficile pour un citoyen qui se pose des questions de trouver une information fiable et neutre. Lorsqu’il doute, on lui signifie qu’il frôle le complotisme, et s’il persiste dans cette voie, il pourra également se retrouver face à de nouvelles sources d’informations toutes aussi douteuses. Alors comment trouver des informations fiables ? Les médias peuvent-ils garantir une réelle neutralité ? Et si ce n’est pas le cas, comment s’y retrouver dans cette guerre de l’information ?
Je vous livre aujourd’hui mes clés pour décrypter l’info, en toute subjectivité bien sûr 😉
Fact-Checking : comment les médias se sont imposés comme une autorité « incontestable »
Depuis un an, j’ai ouvert les yeux sur les médias que j’avais pour habitude de consulter.
Le Monde, France Info, France Inter…et j’en passe.
En période de Covid, ces médias se sont lancés dans un nouveau combat : détruire tout l’argumentaire complotiste qui bourgeonne sur la toile.
L’ennui, c’est que cette démarche n’est pas neutre, et qu’elle peut même déboucher sur de la mauvaise foi.
J’ai donc consulté de nombreux articles de fact-cheking publié par les Décodeurs du Monde, d’AFP Fact Checking, la plateforme Vrai ou Fake de France TV Info ou encore Les vérificateurs de LCI qui ne tenaient pas la route…manque de données, argumentation très faible qui frôle la mauvaise foi…
Mais au des arguments, c’est la démarche qui est dangereuse :
– D’une part, car les médias sont censés offrir une certaine objectivité (surtout dans ce type d’articles) qui aujourd’hui n’existe plus) : on sait que leur positionnement sera pro-vaccin sur le sujet du Covid
– D’autre part, beaucoup de citoyens incrédules ne remettront jamais l’autorité médiatique de quotidiens de renom, ni encore l’autorité politique. C’est pourquoi leur influence et par conséquent, leur responsabilité est énorme.
Aujourd’hui, les médias mainstream fustigent tous les courants de pensée qui pourraient amener les citoyens à réfléchir à leur bien-être mais également à voir le monde autrement : coaching, yoga, santé naturelle, développement personnel…tout est cuisiné à la sauce complotisme !
Plus d’un an après le début de la crise, mon regard a changé :
– J’ai pris du recul sur les médias que je consultais
– J’ai mesuré le pouvoir que pouvait avoir l’emprise de la peur sur les citoyens
– Je doute en permanence pour éviter d’affirmer des certitudes
– Je me confronte à des opinions opposées pour me challenger.
Et vous, comment vérifiez-vous vos sources ?
Crise sanitaire : comment trouver de l’information fiable et sourcée
Il y a quelques temps, j’ai posté une petite story sur Instagram pour sonder mes abonnés sur leurs sources d’information fiable et j’ai été étonnée de voir que beaucoup de ces sources transmettent de l’anxiété mais non de l’information sourcée.
Pire encore, je n’ai vu :
– aucun site de statistique officiel
– aucun site institutionnel officiel
– aucune source mainstream
Je ne dis pas que les médias mainstream sont neutres, loin de là. En revanche, les données et les propos repris sont justes. Ce qu’il faut, c’est réussir à prendre de la hauteur par rapport aux chiffres balancés sans contexte, et comprendre qu’un parti pris oriente le choix des grands titres tout comme l’angle des sujets traités.
Avec @alerelibre, j’ai fait le choix de ne mobiliser que de l’information mainstream combinée à des statistiques officielles (Santé Publique France, Covid Tracker, Insee…), d’abord pour me prouver que je ne suis pas tombée dans un délire « complotiste » (ma grande peur à la création du compte Instagram) et ensuite, pour sensibiliser mon entourage à la désinformation et malhonnêteté intellectuelle présente dans cette gestion de crise.
Une fois cela dit, comment trouver de l’information de source sûre ?
– Consulter les statistiques et données officielles : les chiffres ne mentent pas (pas encore), leur interprétation si.
– Consulter des médias mainstream (attention aux sites de fact checking en revanche, qui sont clairement orientés)
– Sur les réseaux sociaux : chercher les sources de toutes les publications et stories « sensationnelles » que vous voyez
Sur @alerelibre, j’ai adopté une ligne de conduite : si ce n’est pas sourcé ou bien que la source est douteuse, je ne partage pas, ou j’annonce mes doutes.
Le plus difficile, quand on a une honnêteté intellectuelle, c’est de se confronter à des informations qui ne vont pas dans notre sens, mais aussi à des débats avec des individus qui ne partagent pas notre point de vue.
C’est de cette manière que l’on peut contrer tous les arguments solidement.
C’est dans ce cadre que j’ai créé un dossier de 50 pages pour répondre à tous les argumentaires de mes détracteurs, sources fiables à l’appui. Je l’ai nommé « le kit d’argumentaire spécial crise » et ce dernier est téléchargeable ici
Bien sûr, il m’arrive de consulter des informations qui vont dans mon sens,
Bien sûr, tout ce que je lis n’est pas sourcé,
Bien sûr, j’utilise un ton personnel et je ne suis pas neutre,
Mais j’ai conscience qu’il y a une différence entre ce que je lis et ce que je partage.
Mon but n’est pas de balancer de l’anxiété, même si l’on ne peut nier le climat anxiogène dans lequel nous vivons.
Depuis le début de la crise, mon point de vue s’est certes radicalisé, mais ma méthode de relai de l’information reste la même.
Car je ne cherche pas à convaincre des convaincus, de faire de l’entre soi (il y a des comptes Instagram plus influents que moi pour ça).
Je cherche à toucher un autre public :
– celui qui a besoin de preuves,
– celui qui a des doutes mais pas d’arguments
– celui qui se reconnaît dans ma plume et ma démarche.
Et pour finir, voici les comptes que je consulte régulièrement pour de l’information sourcée : @balancetout__ @cerveaux_non_disponibles et Tatapookie
La bête noire de l’information : les réseaux sociaux qui oeuvrent à une simplification de la pensée
Nombre de caractères limité, titres chocs, la notion de nuance est balayée. Restons prudents »
Les réseaux sociaux sont un formidable outil d’information rapide, car en deux clics, l’information arrive à nous sans effort.
Mais cette consommation de l’information n’est pas sans risque :
inondés de contenus, nous cherchons ce qui se démarque du lot par son caractère sensationnel (les titres pute à clic).
Nous voulons du court et du « prêt à repartager », quitte à faire abstraction des sources.
Le problème, c’est que l’information ne doit pas être une téléréalité spectaculaire : elle mérite d’être traitée en profondeur, ou bien mise en perspective.
La crise actuelle est une belle illustration de cette simplification de la pensée par les réseaux sociaux : débat sur les propos/non propos de Jacques Attali, petites phrases de politiques, festival de chiffres d’hospitalisations et de taux d’incidence.
Bref, c’est le cirque.
Et ce cirque fait le jeu de ces médias qui augmentent leur audience sans pour autant leur donner matière à penser.
Alors les médias sont-ils tous biaisés ?
Une grande partie, mais ce n’est pas la question.
L’enjeu est de pouvoir utiliser son esprit critique pour jauger la pertinence d’une information, la remettre en perspective dans un contexte historique ou actuel.
Prenons un exemple : nous avons dépassé les 100 000 morts en France.
Cela peut paraître énorme…mais nous sommes plus de 67 millions. Ensuite, ces personnes sont-elles mortes du Covid ? Avec le Covid ? Combien de personnes meurent chaque années d’autres maladies ?
Voilà comment exercer son esprit critique.
Et du discernement, nous en avons plus que besoin à l’heure où l’information n’est pas claire, et que le doute est semé chez beaucoup de citoyens.
Conclusion
Nous vivons une guerre de l’information dans laquelle il devient de plus en plus difficile de discerner le vrai du faux. La neutralité médiatique n’existe pas, elle est le reflet d’une vision du monde. Car oui, nous filtrons l’information selon notre système de croyance. Mais pour apaiser les débats et les tensions, le mieux reste de l’empathie et l’intelligence émotionnelle. Vous pouvez ne pas être d’accord avec votre interlocuteur ou contestez ses sources, mais essayez de comprendre pourquoi il pense de telle manière. Si par la suite, vous souhaitez lui permettre de questionner ses sources, donnez-lui des arguments factuels tangibles. Car à l’instar de notre quotidien, notre démarche informative ne nous met pas à l’abris de la complaisance et de l’entre-soi. Restons vigilants.
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