Lorsqu’on étudie et observe la société dans laquelle nous vivons, on y constate des inégalités, qu’une ascension sociale peut combler.
Mais cette ascension sociale passe par un décryptage d’un certain nombre de marqueurs (sociaux) qui la favorisent.
Voici donc les 7 marqueurs sociaux qui caractérisent la réussite sociale au XXIème siècle. Ces marqueurs qui distinguent les milieux favorisés milieux populaires, peuvent être visibles ou invisibles mais leur compréhension peut permettre aux moins aisés de franchir des strates dans la société. Portrait d’une réalité sociale au XXIème siècle.
1/ L’alimentation et l’hygiène de vie
Montrez-moi votre frigo, je vous dirai combien vous gagnez. Cette affirmation est certes caricaturale, mais comprend cependant un fond de vérité. L’éducation à la santé, l’hygiène de vie et de manière plus visible, la minceur, font partie de ces marqueurs sociaux historiques qui perdurent encore à notre époque.
Prendre le temps de pratiquer une activité physique régulière, ne pas lésiner sur la qualités des courses alimentaires, ou encore, prendre soin de son corps, sont des préoccupations d’individus ayant déjà comblés leurs besoins primaires (en référence à la Pyramide de Maslow)
Alors bien sûr, l’éducation à la santé et à la nutrition, tout comme l’éducation physique, ne sont en théorie pas réservées aux classes sociales les plus favorisées. Mais dans les faits, ce sont ces dernières qui ont décidé d’investir dans leur santé au quotidien..quand paradoxalement, les classes les plus populaires n’ont pas toujours les moyens d’assurer le service après-vente sur le plan médical.
2/ L’hygiène bucco-dentaire : la qualité de la dentition
Les soins dentaires ne sont pas toujours bien remboursés et le chiffrage peut vite grimper. Dans ce contexte, l’hygiène bucco-dentaire n’est pas accessible à tous. J’en sais quelque chose ; un accident qui m’a coûté deux implants étant plus jeune aurait pu me couter un sourire ! Et c’est grâce à la bonne couverture de la mutuelle de mes parents que j’ai pu m’en tirer !
Dans ce contexte, François Hollande avait provoqué un tollé, en 2016 pour avoir utilisé l’expression “sans dents” pour la classe populaire française. Si ces propos ont été modérés par la suite, ils ont permis de pointer du doigt un marqueur porté sous silence.
3/ Le niveau d’étude : bac et grandes écoles
On entend souvent qu’avoir le bac aujourd’hui ne sert plus à rien. Mais sans lui, vous pouvez faire une croix sur votre carrière professionnelle dans un pays où le diplôme est roi.
De plus, le bac n’est qu’une première formalité : l’accès aux grandes écoles est un autre marqueur social à peine caché. Sur le papier, toutes ne sont pas payantes : les classes prépa sont gratuites. Mais leur accès demande une connaissance de l’écosystème scolaire post-bac que seuls les parents « sur le coup » maîtrisent. Quant aux autres, ils aideront tant bien que mal leur enfant à s’insérer rapidement sur le marché du travail.
Bien sûr, la réalité n’est pas toujours aussi caricaturale, et l’évolution de la société tend à réduire ces inégalités scolaires (bourses, fin des dossiers dans certains grands lycées etc…) mais les études restent un marqueur social de réussite.
4/ Les références culturelles de l’élite
Les références culturelles distinguent souvent deux milieux sociaux : culture populaire ou élitiste par exemple.
Mon objectif n’est pas de dénigrer l’une de ces références mais de montrer qu’un individu peut-être facilement catégorisé voire jugé en fonction de sa capacité à intégrer certaines références culturelles dans des conversations. Concrètement, cela se traduit par :
– Les références musicales (variété française, classique, jazz, rap…)
– Les émissions écoutées ou regardées (TPMP, NRJ, France Culture, Arte, Télérama…)
– L’accès au théâtre et la fréquentation des lieux culturels
L’éducation joue un rôle primordial dans cet accès aux références culturelles de l’élite. Mon propos ne vise pas à tendre vers une harmonisation des références culturelles « par le haut » mais de rappeler qu’aujourd’hui encore, l’ascension sociale passe par la maîtrise de certaines références d’une classe sociale encore dominante.
5/ La capacité d’expression orale et écrite
Qui ne fait pas de fautes d’orthographe ?
Nous en faisons tous, et moi la première !
En revanche, certaines fautes d’expression orale ou de syntaxes pourront vous catégoriser comme « non éduqué » voire « illettré » :
– Si j’aurais su
– Ils croivent
– L’écriture phonétique
– L’absence de ponctuation à l’écrit….
et j’en passe.
Bien sûr, la dyslexie existe dans tous les milieux, mais dans un pays où l’orthographe est une valeur prédominante (ce qui n’est pas le cas outre-atlantique, et notamment en Amérique latine, où la grammaire n’est pas enseignée à l’école), mieux vaut ne pas faire en faire l’impasse !
6/ Le choix des loisirs et lieux de vacances
Les loisirs sont un marqueur social visible : c’est souvent le capital financier qui détermine l’accès à telle ou telle activité. Golf, équitation, cours de musique et de chant…tant de loisirs qui ne sont pas accessibles à tous !
Les lieux et types de séjours de vacances sont également des marqueurs sociaux visibles : séjour bien être, ou camping etc.
Alors bien sûr, on peut faire du camping par choix !
L’objectif était ici de montrer que certaines activités contribuent malheureusement à maintenir un entre soi des classes sociales.
7/ Les codes sociaux : la discrétion comme mot d’ordre
Certains codes sont des marqueurs sociaux qui se distinguent par leur discrétion !
La sobriété des marques dans un style vestimentaire ou le choix d’une voiture : la « classe » se détermine aujourd’hui par sa discrétion et représente une certaine classe éduquée.
L’éducation passe également par une discrétion sur le plan comportemental : savoir se tenir en société, c’est faire attention à ne pas déranger, en surveillant son volume sonore notamment, surtout dans des lieux publics fermés (transports en commun) ou à des heures tardives.
Si les troubles comportementaux ne sont pas propres au milieu social des individus, ils les catégorisent rapidement comme « non éduqués » et les renvoie à une classe sociale dite « inférieure ».
Conclusion
Cet article a pour objectif de mettre en exergue les marqueurs sociaux fortement présents dans notre société. Si l’analyse frôle les clichés à certains moments, elle met en lumière une réalité encore bien présente : l’ascension sociale passe par la maîtrise de ces marqueurs sociaux qui régissent encore la société française. Ces marqueurs sociaux ne sont pas toujours financiers, mais passent par l’éducation ou la culture. Maîtriser ces marqueurs sociaux permet ainsi aux individus d’ouvrir les portes d’un monde qui leur était alors fermé.
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