Depuis le début de la crise, les conflits interfamiliaux ne cessent de prendre de l’ampleur : vaccinés contre non vaccinés, pass contre antipass, et j’en passe…! Mais au delà de son caractère anxiogène et énergivore, ce conflit est l’incarnation de la politique du diviser pour mieux régner qui en réjouira plus d’un aux manettes. Alors comment ne pas tomber dans le panneau ? Comment savoir si le point de rupture est vraiment atteint ? Et plus généralement, comment garder des relations saines avec son entourage proche ? Voici quelques éléments de réponse.
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Entourage : vous ne pouvez pas « éveiller » les gens
Beaucoup d’entre vous dépensent une grande quantité d’énergie à vouloir convaincre leur entourage de changer de vision sur la situation actuelle.
Ça a longtemps été mon cas.
Au final, je ressortais de ces débats vidée et en colère.
Pourquoi mon combat était-il vain ?
Parce qu’on ne peut convaincre celui qui ne veut voir.
Et c’est souvent lorsque votre situation personnelle est touchée que vous vous réveillez.
Je vais être honnête avec vous : je me suis réveillée en mars 2020 parce que ma situation a été personnellement touchée : vivant dans un 30m2 parisien, j’ai énormément souffert du confinement, où je me suis retrouvée isolée, sans vie sociale.
Et c’est cette privation de liberté, accompagnée d’un isolement physique et social qui m’a révoltée. Et c’est ainsi que je suis passée de la colère à l’éveil, puis de l’éveil à l’action.
Mais lorsque vous vivez à la campagne avec un jardin : vous ne vivez pas la même réalité, et il y a moins de chance que le confinement vous ait affecté autant.
Plus généralement, qui se souciait avant 2020, des 2,6 millions de morts de maladies respiratoires dans le monde chaque année ?
Et pourtant, ces chiffres équivalent à ceux morts du Covid depuis le début de la pandémie (merci @naturoquoi_ pour les données).
Mais revenons à ces débats avec votre entourage : arrêtez les conversations stériles avec des personnes qui ne sont pas prêts à écouter.
Au lieu de ça, pensez au monde dans lequel vous voulez vivre : quelle première petite action pouvez-vous réaliser pour incarner vos valeurs et vivre votre réalité ?
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« Tu ne t’es jamais bougé pour les manifs avant ? »
Un argument qu’on m’a déjà rétorqué et dont le raisonnement laisse à désirer.
Le militantisme n’implique pas de se mobiliser pour toutes les causes avec un historique de manifestations.
Il ne s’agit pas d’un CV à montrer, ni d’une légitimité à prouver.
On se mobilise quand la cause résonne en nous, et quand la blessure d’injustice refait surface.
Si la mobilisation pour des causes politiques, sociales ou environnementales est un acte louable sur le papier, ce dernier peut recouvrir une dimension individualiste, ne nous mentons pas.
C’est le cas des cheminots qui défendent leur retraite,
C’est le cas des enseignants qui revendiquent une augmentation de salaire
C’est le cas du personnel soignant qui demande plus de moyens pour l’hôpital
C’est le cas des manifestants « anti-pass » qui défendent leur liberté individuelle.
Manifester demande de l’énergie, et l’énergie est précieuse. C’est pourquoi il est salutaire de la déployer à une cause qui nous anime profondément.
Qui sommes-nous pour juger autrui sur ses choix de mobilisation citoyenne ? Ou le traiter d’opportuniste ?
Ce n’est pas un concours, ni un marathon. C’est une mobilisation collective derrière un fond de revendications individuelles. Et c’est sain de le dire !
Alors au lieu de nous mettre des bâtons dans les roues, soyons solidaires, ou du moins tolérants !
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Mais où est vraiment passée notre solidarité ?
Depuis presque deux ans, on nous balade au fil de l’ignorance et des manquements du Gouvernement, on nous infantilise à coup de couvre feu et d’attestation, et on culpabilise la population qui aurait le malheur de penser au sort de ses libertés individuelles.
Le problème, c’est que cette crise divise les Français, en agitant des faux débats médiatiques (la fermeture des écoles, les fêtes clandestines).
Voici donc la France en 2021 :
▪La France des riches qui organise des fêtes clandestines contre celle des pauvres qui n’a pas le réseau
▪La France qui télétravaille contre la France qui chôme
▪La France qui est vaccinée contre celle qui ne l’est pas
▪La France des célibataires versus la France des familles
▪La France qui protège ses gosses contre celle qui en a peur
▪La France des jeunes contre la France des vieux.
▪La France qui veut sa liberté contre celle qui préfère sa sécurité
Mais dans ce contexte, le temps n’est pas à la division, ni à la culpabilisation mais à l’humilité et à la solidarité :
▪On peut être solidaire en donnant de son temps à ceux qui en ont besoin
▪On peut être solidaire en prenant des nouvelles de ceux qu’on aime
▪On peut être solidaire en engageant la désobéissance civile
▪On peut être solidaire en arrêtant de juger les non masqués et les promeneurs du dimanche
Alors arrêtons de nous diviser et concentrons notre énergie au bon endroit : pour nos libertés, pour notre humanité, pour notre intégrité.
Tel pourrait être notre nouveau crédo.
Conclusion : Le monde est devenu le festival de la bienpensance
Depuis quelques années, j’ai appris à m’affirmer et cela m’a permis de m’exprimer sans filtre, et notamment sur des sujets de société tabous :
– La question de l’argent chez les entrepreneurs
– La question de l’assistanat
– La question de la qualité du service public à la Française
– La question de l’obésité
– La question de l’immunité collective
– La question de l’estime de soi dans les relations intimes
Et j’en passe.
Mes prises de position ne sont pas toujours nuancées, je l’admets. Mais elles ont pour but de pointer les défaillances d’un système ou encore d’un problème à sa source.
Et bien sûr, je m’expose à une nuée de critique…que j’encaisse de mieux en mieux;
- Quand j’ai parlé de mon envie de gagner de l’argent en tant qu’entrepreneure de l’économie sociale et solidaire, j’ai subi les foudres de cet écosystème pour qui l’argent est diabolisé.
- Quand j’ai montré du doigts les causes du déperrissement de l’aikido, on m’a rétorqué que je n’y connaissais rien à la discipline et qu’une jeunette ne devrait pas s’exprimer sur un sujet qu’elle ne maîtrise pas
- Quand j’ai parlé d’immunité collective par la sélection naturelle dans un contexte de crise sanitaire, on m’a rappelé que mes propos étaient terribles.
- Quand je dis qu’on assiste trop les citoyens qui deviennent dépendant de la sécurité sociale et des aides, et qu’on ne leur rend pas toujours service, je me fais taxer de fille de droite (et je n’ai jamais voté à droite).
- Quand je remets en cause la politique du gouvernement en matière de crise sanitaire, je me fais cataloguer « complotiste »
Alors quelles conclusions en tirer ?
D’abord, que chacune de mes critiques est en plus une occasion pour mes détracteurs de me ranger dans des cases. Car il est plus facile de m’associer à un courant politique ou mouvement existant que d’envisager la complexité de ma pensée au regard de mes différents positionnements.
Mais surtout, que le monde est à l’image des réseaux sociaux : un festival de la bien-pensance.
On trouve des excuses à toutes les décisions politiques foireuses, et au final, rien ne bouge.
Alors arrêtons deux secondes de nous voiler la face et ayons l’ambition des politiques que nous affichons. Et pour cela, il faut pointer les dysfonctionnement d’un système, tout reposer à plat pour repartir sur de bonnes bases.
- Mais cela demande du courage pour dénoncer des sujets auxquels personne ne veut s’attaquer.
- De l’indépendance pour ne pas voir notre champs d’action limité par des lobbies ou conflits d’intérêts
- Et une vision long termiste pour construire un projet clair et durable.
Et ça malheureusement, à moins d’un an des Présidentielles, je ne le trouve chez aucun politique.
C’est pourquoi, à une échelle citoyenne, il est important que nous continuions à faire usage de notre liberté d’expression pour faire bouger les lignes en nous attaquant aux problèmes dont beaucoup se sont désolidarisés ou responsabilisés.
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