Depuis la début de la crise sanitaire, j’ai traversé des états émotionnels très forts. De la peur, à l’indignation en passant par la colère et même le second degré, j‘ai tout expérimenté. Aujourd’hui, j’ai pris conscience que cette crise que je qualifierais de crise démocratique, va encore durer. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’économiser et de vivre ma vie comme bon me semble. Mais cela m’a demandé un certain recul et surtout d’adopter une vision très pragmatique de la situation que nous vivons. Alors si vous êtes déchirés entre vos principes et votre bonheur, si vous ne savez pas comment résister sans vous épuiser, voici mon humble retour d’expérience. A prendre ou à laisser bien évidemment !
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Résistance et pragmatisme : ne perdez pas de vue l’essentiel
Il y a quelques semaines, j’ai pris conscience d’un fait : la résistance ne doit pas rimer avec épuisement, autrement, le combat est vain.
Car oui, nous sommes confrontés à un adversaire plus grand et plus fort que nous.
En aikido, on dit toujours qu’il ne faut pas utiliser la force, et au contraire, sortir de la ligne pour éviter et aspirer les attaques de son adversaire.
Cette comparaison est intéressante, car face à un adversaire aussi puissant qu’un Etat (et son arsenal coercitif), l’attaque frontale est vaine.
Manifestations et boycott sont des initiatives honorables mais énergivores. Et face à cela, le gouvernement adoptera la stratégie de l’épuisement…qui marche à merveille.
Manifestation des gilets jaunes, manifestations contre le pass sanitaire, boycott du pass et son corollaire, l’exclusion sociale…toutes ces initiatives ne peuvent tenir sur le long terme car nous sommes trop peu nombreux à rester mobilisés.
C’est pourquoi, j’ai décidé de retourner le problème avec une approche très pragmatique :
– Me priver de mes plaisirs du quotidien et de ma vie sociale en pleine fleur de l’âge et dans un milieu urbain me rendra-t-il heureuse ?
– Boycotter va-t-il me permettre d’aider mon entourage dans ces moments difficiles ?
Les questions sont évidemment rhétoriques mais méritent qu’on se les pose.
Car au fond, dans 10 ans, ce dont j’aimerais être fière, c’est :
– d »avoir traversé cette période sans qu’elle impacte mon épanouissement personnel (et je suis une personne sociable, connectée, et sportive)
– d’avoir pu aider des âmes en détresse à elle aussi mieux vivre leur quotidien (@alerelibre a cette vocation, mais ce n’est pas mon seul levier d’action)
De plus, pour mieux comprendre le raisonnement et le fonctionnement de ceux qui pensent différemment, il est intéressant de les côtoyer et non de vivre en autarcie.
Mais encore une fois, ceci est une réflexion personnelle basée sur un profil qui est le mien.
Dans ce contexte difficile, chacun fait ce qu’il peut, en gardant en tête qu’il n’y aura peut-être pas assez d’énergie pour verser son flot de haine, et en même temps vivre son propre bonheur.
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La liberté est une condition du bonheur, mais ne suffit pas.
A quoi bon être libre dans un désert ?
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Lorsqu’on me demande pourquoi je suis rentrée d‘Amérique latine où j’étais si libre, je réponds la phrase suivante : à quoi bon être libre dans un désert ?
J’ai passé des mois à pouvoir jouir d’une liberté sans limite, en me déplaçant sans attestation, en ne subissant pas la contrainte du masque et des restrictions, mais pourtant, cela ne suffisait pas à faire mon bonheur.
Car je n’étais pas entourée de mes proches.
Car la liberté sans vie sociale développée devient fade.
Je suis donc rentrée pour cette raison.
Aujourd’hui, nos libertés nous sont à nouveau retirées, mais c’est à nous de passer au travers des mailles du filet.
Car vivre sans vie sociale est difficile pour les êtres sociaux que nous sommes.
Car l’exclusion sociale est plus difficile quand on est jeune, en milieu urbain.
Car nous n’avons pas mérité cette exclusion.
Chacun détient les clés de la porte de son bonheur, et doit veiller à en être conscient.
Pour ma part, je suis heureuse libre et entourée,
Pour certains, le bonheur se trouve seul et isolé,
Pour d’autres, le bonheur se trouve à l’intérieur.
L’idéal est d’être aligné avec sa conception du bonheur, et y tendre, concrètement au quotidien, en mettant en place les conditions pour y arriver.
Je me suis rendue à l’évidence : en 2021, mon bonheur est social.
Et vous, comment trouvez-vous le bonheur dans un contexte difficile ?
Conclusion : vous êtes en Absurdistan, ne perdez pas votre temps
Plus les mois passent, plus le délire s’amplifie : nous vivons aujourd’hui en Absurdistan (ou Idiocratie) et plus personne aux manettes ne s’en cache. Pour ma part, j’ai troqué ma colère contre un humour au 15e degré. Mais derrière cette nervosité, les choses ne vont pas aller en s’arrangeant.
Chaque avancée vers un grignotage de nos libertés est un pas qui ne reculera pas :
– Depuis le 11 septembre 2001, personne n’est revenu sur les mesures de sécurité et de contrôle dans les aéroports
– Depuis les attentats terroristes en France, l’Etat d’urgence a été prolongé quasi Ad vitam eternam
Tant que le peuple remettra sa liberté contre une sécurité hégémonique, la démocratie continuera de se retourner dans sa tombe.
Mais trêve de pessimisme.
Le tableau noir que je vous dépeins ne vous empêchera pas d’être heureux au quotidien. Car oui, vous pouvez être heureux à une échelle individuelle, en faisant abstraction du contexte anxiogène et liberticide dans lequel nous vivons.
Vous ne pouvez certes pas changer le monde à une échelle individuelle, mais vous pouvez créer votre bulle de bonheur. Et pour cela, vivez !
Faites ce avec quoi vous êtes alignés
Ne vous empêchez pas de vivre, car vous leur donnez trop d’importance
Lorsqu’on veut vraiment quelque chose, les peurs tombent et les solutions viennent à nous (à méditer).
Alors certes, ce bonheur est relatif, car il implique de vous focaliser sur vous. Mais si j’ai bien une conviction, c’est qu’à terme, la vérité finira par éclater…car oui, la roue tourne.
Alors en attendant le vent, commencez par semer les graines de votre bonheur. Maintenant 😉
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